Menaces de famine et d'insécurité : les inquiétudes autour des élections au Burkina Faso11/11/2020

La tension monte ce mois-ci à l'approche des élections présidentielles et législatives au Burkina Faso, avec la possibilité dans certaines régions du pays que les habitants ne puissent pas voter en raison de la présence de groupes extrémistes, des répercussions économiques de COVID-19 et d'une insécurité alimentaire inquiétante.

Selon une analyse conjointe de la FAO et du PAM, 3,3 millions de personnes sont confrontées à une crise alimentaire dans le pays, soit le double par rapport à fin 2019. Cette crise est aggravée par la COVID-19, les déplacements continus des populations et l'insécurité. Si la situation ne change pas, de nombreuses régions du pays pourraient être menacées de famine. Selon certaines sources, les habitants des zones touchées par la violence sont plus préoccupés par les attaques des groupes armés et par la difficulté à se nourrir que par le vote d'un nouveau président.

ConnectAID et ses partenaires ONG mènent plusieurs projets d'impact social au Burkina Faso en faveur des enfants et des populations défavorisées. "Alors que la violence au Burkina Faso et dans d'autres pays africains voisins continue de croître, il devient de plus en plus impératif que la communauté internationale prenne les mesures nécessaires pour réduire la violence en prévenant les conflits, en protégeant les populations vulnérables et en reconstruisant la société" a déclaré Gaëlle Mogli, fondatrice de ConnectAID, le réseau de solidarité internationale. "Nous avons tous un rôle à jouer pour nous assurer que l'aide humanitaire parvient à ceux qui en ont besoin".

Avec les groupes armés qui terrorisent les zones rurales dans un pays comptant plus d'un million de personnes déplacées, les conséquences économiques de COVID-19 et l'insécurité alimentaire croissante, le Burkina Faso pourrait se retrouver dans une situation similaire à celle du Mali voisin, où une élection contestée en début d'année a donné lieu à des mois de protestations qui ont finalement abouti à un coup d'État militaire en août.

Une nouvelle loi, adoptée en août de cette année, a modifié les règles de l'élection en stipulant que les résultats seront valables même si la participation est extrêmement faible, ou si de nombreuses régions du pays ne peuvent pas voter en raison de la présence de groupes extrémistes. Même avant le début des violences, l'inscription et la participation des électeurs étaient faibles au Burkina Faso, avec seulement cinq millions d'électeurs sur 11 millions qui se sont inscrits dans les bureaux de vote en 2015.

Quant aux élections de novembre 2020, les médias indiquent que plus de 400 000 personnes n'ont pas pu s'inscrire sur les listes électorales en raison de l’insécurité. Même avec des hélicoptères aidant les bénévoles et le personnel humanitaire à traverser le pays, au moins 1 000 villages sont encore inaccessibles, ce qui représente environ 166 000 nouveaux électeurs potentiels.


Par Anna Robinson, ConnectAID
Source : UN, The New Humanitarian, WFP

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