Les besoins d'aide humanitaire en Amérique centrale après la tempête tropicale Eta09/11/2020

Dès les premières heures du 5 novembre, la tempête tropicale Eta a dévasté l'Amérique centrale avec de fortes pluies et des inondations, causant la mort d'au moins 150 personnes et entraînant des millions d'autres ayant besoin d'aide humanitaire.

Dans les pays les plus touchés par l’ouragan Eta – le Honduras, le Guatemala et le Salvador - où la tempête a forcé l'évacuation de milliers de personnes et causé des dommages importants aux infrastructures, les organisations d'aide humanitaire ont commencé à envoyer des appels pour répondre à la catastrophe humanitaire.

Eta a d'abord frappé le Nicaragua en tant qu'ouragan de catégorie 4 avec des vents de 225 km/h et des pluies torrentielles. Il s'est ensuite affaibli en une dépression tropicale en se déplaçant vers le Honduras voisin et plus tard vers le Guatemala. Malgré son état d'affaiblissement, la dévastation de la tempête tropicale Eta a été ressentie par des milliers de personnes

Le 5 novembre, le président guatémaltèque Alejandro Giammattei a informé les médias, alors que le bilan était d'environ 57 morts, que la moitié des victimes se trouvaient dans une seule ville, San Cristobal Verapaz, à la suite d'un effondrement à flanc de colline qui a enseveli une vingtaine de maisons sous une épaisse boue. Le Président a également déclaré qu'un mois de pluie était tombé en moins d'une demi-journée. Malheureusement, les fortes pluies en cours ont empêché les secouristes d'atteindre les zones les plus touchées, y compris San Cristobal Verapaz

Eta est la pire tempête que le Honduras ait connue depuis des décennies. Dans un pays où moins d'une personne sur cinq vivants en zones rurales a accès à des installations sanitaires adéquates et où, selon les Nations Unies, 40 % de la population utilise des sources d'eau insalubres, on craint que les pluies provoquées par la tempête tropicale n'agravent une situation déjà précaire, qui touche plus de 1,6 million de personnes dans tout le pays. Quelque 12 000 personnes sont actuellement hébergées dans des abris, une situation difficile en raison de la pandémie du COVID-19. La tempête a également soulevé des inquiétudes liées à l'approvisionnement alimentaire. Selon les agences d'aide humanitaire, le gouvernement du Honduras n'a pas la capacité de secourir toutes les personnes touchées.
Les organisations d'aide humanitaire sont venues atténuer les dégâts causés par la tempête en travaillant en étroite coordination avec les autorités nationales et locales dans tous les pays touchés. Les volontaires et le personnel humanitaire travaillent sans relâche pour soutenir les efforts d'évacuation, localiser et secourir les personnes piégées par les inondations et surveiller les rivières à mesure que le niveau de l'eau monte. Ils fournissent également les premiers secours d'urgence et un soutien psychologique et social.

Dans un monde fortement touché par la COVID-19, avec les élections américaine en tête des préoccupations, les catastrophes humanitaires probablement liées au changement climatique attirent peu l'attention de la communauté internationale.

"Les dons pour toutes les causes humanitaires et du développement durable sont malheureusement trop rares en ce moment" a déclaré Gaëlle Mogli, fondatrice de ConnectAID, un réseau humanitaire à impact social et une plateforme de "partage" où 100% des dons vont à des associations internationales à but non lucratif. "Cependant, les besoins internationaux n'ont jamais été aussi importants, y compris pour les catastrophes naturelles liées au climat. Nous avons besoin d'un changement de mentalités pour faire en sorte que la solidarité internationale devienne la norme. C'est ce que nous essayons de faire à ConnectAID".

Par Anna Robinson, ConnectAID

Source: Reliefweb, UNICEF, BBC, AP, ConnectAID